Cette année scolaire, environ 15 % des écoles secondaires du nord du pays ont décidé de remplacer les manuels scolaires par des alternatives numériques dans au moins une matière. Selon le professeur Martin Valcke (UGent), ce ne serait que le début d’une nouvelle tendance. Mais cette évolution est loin de plaire à tous les pédagogues, notamment Bart Vandenbussche, grand connaisseur du monde de l’édition.
Il y a une vingtaine d’années, Monsieur Vandenbussche fut à la base du concept de manuel d’apprentissage, qui compte de nombreux atouts pédagogiques. Les exercices étant imprimés et disponibles pour tous, l’enseignant peut donner ses instructions et les élèves se mettre au travail et même refaire les exercices s’ils le souhaitent. Le grand avantage d’un tel manuel, c’est que l’on peut écrire dessus pour structurer ses idées, prendre des notes, surligner, biffer, etc. Cela fait partie d’un processus d’apprentissage intensif. Et la méthode est plus inclusive que sa variante numérique, qui est moins, voire pas du tout, accessible aux enfants de milieux défavorisés.
Les alternatives numériques ne sont pas meilleures pour l’environnement
Les alternatives numériques ne seraient pas nécessairement meilleures pour l’environnement, estime Monsieur Vandenbussche. Au contraire : les recueils copiés ou imprimés à partir du manuel numérique, sur lesquels les élèves doivent travailler en classe ou à la maison, présentent une empreinte écologique supérieure à celle des livres imprimés avec des encres écologiques sur papier labellisé FSC, qui sont souvent neutres en CO2. Il faut en outre tenir compte de l’empreinte écologique invisible de la numérisation.
Sources:
https://www.nieuwsblad.be/cnt/dmf20210530_97862049
https://www.standaard.be/cnt/dmf20210614_98040511